14 jours plus tôt …

Zéo

Ils venaient de sortir de l’hyperespace et Zéo s’installa tranquillement dans le siège de pilote du cargo de type Monta 12. Le voyage hyperspatial avait duré comme prévu 8 jours et 8 heures. Ils n’avaient rencontré aucun problème. Ce type de déplacement était d’une telle banalité pour Zéo. Il n’avait même plus d’appréhension à voyager dans les univers parallèles composant l’hyperespace. Ces parallèles étaient le seul moyen connu pour l’Homme de parcourir de longues distances rapidement à travers la galaxie.

À présent, ils venaient d’émerger dans le système de Aeko et ils se trouvaient juste devant leur destination : la petite planète Aeko II. Zéo pianota sur quelques commandes pour activer la propulsion principale et dirigea le vaisseau droit vers la planète. Le contrôle aérien ne s’effectuait qu’une fois dans l’atmosphère. Ils pouvaient donc sans problème sortir de l’espace.

Zéo avait hâte de rentrer sur Terre. Dans ce type de mission de transport, il n’y avait rien d’autre à faire que de programmer le saut hyperspatial et guider le transport jusqu’à bon port. Rien de bien complexe. De plus, il était le seul terrien à bord et il avait toujours du mal à fraterniser avec les martiens et autres humains non-originaires de la Terre. On avait beau lui répéter qu’ils étaient semblables aux terriens, Zéo ne pouvait s’empêcher de constater qu’ils étaient différents. Certes, leur apparence était pratiquement identique, à quelques différences près comme la couleur des yeux et la taille du corps, mais leurs coutumes étaient trop éloignées de sa vie sur Terre. 

Après tout c’était logique. La Terre était aujourd’hui une planète faiblement peuplée et sans réel intérêt économique. Le centre de l’humanité tournait autour de Mars et les terriens étaient considérés comme une variante ancienne de l’espèce humaine, appartenant à une autre époque.

Mais la Terre pouvait produire de bons pilotes, se consola Zéo. À seulement 28 ans terrestres, il avait déjà accompli plus d’une centaine de voyages dans presque tous les recoins connus de la galaxie. Cet aller-retour sur Aeko II était une routine pour lui et c’était déjà la troisième fois qu’il réalisait ce trajet en compagnie de Gavrie, le capitaine du cargo.

L’objectif était très simple : remplir la soute avec la cargaison et ramener le tout sur Mars. La seule différence était que, cette fois, ils devaient se rendre dans une ville différente de la planète. Himalaya, leur employeur, voulait changer de fournisseur. C’était d’ailleurs pour cela que l’équipage était plus nombreux pour cette mission, car il fallait une équipe commerciale pour négocier sur place. 

Zéo fut tiré de ses pensées par l’ordinateur de bord qui indiquait le passage dans la haute atmosphère de la planète. En faisant pivoter son siège, il entra les coordonnées de la ville de rendez-vous, Telenium, située à environ 2500 kilomètres de la capitale. Il enclencha ensuite le pilotage automatique. Gavrie, le capitaine, entra alors dans le poste de pilotage et s’installa à côté de Zéo.

– Comment ça se présente ?

– Tout roule, on devrait être à proximité de Telenium dans un peu moins d’une heure. 

– Parfait merci Zéo.

À mesure que le cargo se rapprochait du sol, le paysage de la petite planète se dessinait sous leurs yeux. Il faisait actuellement jour du côté de Telenium et on pouvait distinguer l’immense plaine désertique qui composait environ 50% de la surface. Le reste était occupé par de petites montagnes ou des marécages blancs et humides. 

Aussi surprenant que cela pouvait être, l’atmosphère de Aeko II était respirable pour les humains. Elle était un peu différente de celle de la Terre mais ces variations n’avaient pas grande incidence et environ 50 000 humains y vivaient pour exploiter les riches ressources minières de la planète. Mais ils n’étaient pas seuls et la vie était déjà apparue sur Aeko II avant l’arrivée des humains. 

Les Daeko, une espèce étrange et à priori dangereuse peuplaient la planète. Il avait entendu dire qu’ils n’étaient pas avancés technologiquement et socialement. Mais Zéo n’en savait pas beaucoup plus sur eux et il n’en avait jamais rencontré lors de ses précédents séjours sur la planète. 

Après une petite heure de vol, le cargo entra en vue de Telenium. La ville était bâtie sur une petite colline et disposait d’immenses murailles en pierre grise de près de 200 mètres de hauteur. Une demande de communication apparue à l’écran et Zéo l’accepta immédiatement :

– Ici contrôle aérien de Telenium. Transmettez vos identifiants et plan de vol.

Zéo tapota rapidement sur les commandes et s’exécuta. 

– Ici cargo Himalaya UI923 de classe Monta 12 en provenance de Mars. Identifiants et plan de vol envoyés.

Il y eut un instant de silence.

– Bien reçu cargo UI923. Vous pouvez vous poser sur la plateforme B2. Voici le vecteur d’atterrissage.

– Bien reçu contrôle Telenium. On se pose.

Zéo entra le vecteur dans la console de commande et le cargo se dirigea seul vers la piste d’atterrissage. Arrivé juste au-dessus de la ville, la propulsion principale se coupa et le générateur anti-grav fit doucement descendre le vaisseau. Zéo activa le train d’atterrissage et le cargo se posa en douceur.

Ils étaient arrivés sur Aeko II.

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