Edamaël
Douze heures étaient passées mais il n’arrivait toujours pas à s’y faire. Sa gorge était serrée et il ressentait une forte oppression au niveau de la poitrine.
Jadila. Pourquoi elle ? Et surtout, pourquoi leur expédition ?
Les derniers jours qu’il avait passé avec elle avaient été exquis. Il avait un mal fou à s’ouvrir à elle et à lui avouer qu’elle lui plaisait. Par chance, elle aussi semblait intéressée par lui et, dans l’immensité du vide hyperspatial, ils avaient pu trouver un peu de réconfort l’un avec l’autre, deux Berlouaiziens loin de chez eux.
Finalement, au moment où Edamaël avait eu la certitude d’être tombé amoureux, tout avait basculé. Elle lui avait été arraché, à tout jamais. Il revoyait encore et encore son cadavre, le cou ouvert, étalé dans la mare de sang.
Cette vision lui fit perdre l’équilibre. Il tenta de se ratrapper au mur mais glissa et tomba par terre. Il se trouvait dans la salle de communication, seul et enfermé. Finalement, l’isolement lui allait bien pour le moment. Il pouvait ainsi étaler sa tristesse sans aucune honte.
Il se redressa lentement et s’appuya contre le mur, respirant à plein poumons. Il fallait sortir de cette spirale négative et se concentrer sur les réparations. Plus vite le système serait opérationnel et plus vite il pourrait venger Jadila.
Il se dirigea vers le panneau de commandes qu’il était en train de trifouiller un instant plus tôt, réfléchissant. Il avait choisi d’accepter l’isolement pour servir d’appât. En effet, il était une cible facile pour les aliens, étant seul et innocent. Au départ, Edamaël avait eu le sentiment profond de ne pas être infecté et d’être maître de lui-même. Mais, plus le temps passait et moins il en était certain.
Et s’il avait vraiment tué Jadila ? Était-ce possible ? Si un Daeko avait pu prendre son apparence et garder sa conscience, il pouvait certainement aussi lui implémenter de faux souvenirs et lui faire croire qu’il était encore lui, alors qu’il était déjà mort ?
C’était une pensée horrible, un doute constant qui lui tournait dans la tête. Il y a quelques heures, il avait même envisagé l’hypothèse de mettre fin à ses jours. Mais ce n’était pas une bonne idée car s’il n’était pas contaminé, il se sacrifierait pour rien et les Daeko auraient moins de travail pour prendre le contrôle de vaisseau.
Il n’y avait donc qu’une seule chose à faire : réparer et attendre. La situation allait forcément évoluer et, s’il était vraiment infecté, il accepterait volontier de mourir.
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